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samedi, 12 février 2011

Les scènes-cultes : Ally McBeal, la séquence pré-générique de l'épisode 1.08 "Drawing the Line"

Un épisode qui commence alors que nous sommes le matin. Ally McBeal et Georgia Thomas semblent être en manque, attendant désespérément le retour de Billy, leur sauveur, leur homme providentiel. Car celui-ci amène le précieux café, salutaire pour bien commencer la journée. Alors que Georgia s’apprête à boire sauvagement le café contenu dans un gobelet isotherme, Ally interrompt son geste, et la conduit à l’écart, dans son bureau, pour lui montrer comment… déguster, comme il le faut, un capuccino. Non pas sauvagement, à la va-vite, comme les hommes font habituellement l’amour, mais délicatement, sensuellement, en prenant son temps…

(au passage, ce n’est ni la première, ni la dernière fois que la série se sera amusée à mettre les deux jeunes femmes dans des situations équivoques).

Et la métaphore à la fois verbale et visuelle ne cessera de se développer. Ally l’invite à effectuer des va-et-vient du gobelet au nez, que l’on rapproche ou que l’on éloigne. Afin de se délecter de son arôme, de s’en émoustiller. Puis on passe à la dégustation de la mousse venant garnir le couvercle du gobelet du précieux café. Sous les regards estomaqués de Billy Thomas et Richard Fish, qui, cachés derrière la porte, ne perdent pas une miette de la scène, la caméra s’attarde longuement sur les lèvres et les langues des personnages qui goûtent cette mousse… Avant de partir dans une satisfaction orgasmique d’avoir eu enfin en bouche ce si désiré café.

Au final, le spectateur, transformé bien malgré lui ici en voyeur, et sans en être averti, aura assisté à l’une des scènes les plus émoustillantes, les plus érotiques et sensuelles de l’histoire des séries, digne d’un film érotique, à s’en faire dresser les cheveux si courts et désespérément invisibles d’une Geneviève de Fontenay gardienne de la bonne et sainte morale.

Générique, un nouvel épisode a commencé…

vendredi, 05 novembre 2010

Glee, la série-comédie musicale : Premères impressions...

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Glee est la 3ème série dont tout le monde parle dans le monde des Sériephiles, et que je n'avais pas encore découverte (les deux autres étant True Blood, avant que je ne visionne la saison 1, et Mad Men). Après avoir vu les 2 premiers épisodes, mes premières impressions donc sur la série.

Tout comme pour True Blood, avec Alan Ball, pour Glee, je n'ai jamais suivi la première série qu'il lança avec succès, Nip / Tuck. Mais Glee, rien que par son sujet, a plus de chance de (me) séduire... Car Glee est une série-comédie musicale, le genre de la comédie musicale étant particulièrement en vogue aux Etats-unis. Pas la première, mais peut-être celle qui aura eu le plus de succès, probablement. Rien de plus normal, je me souviens d'un texte de Martin Winkler expliquant que le système scolaire aux Etats-Unis laissait une part bien plus grande à l'expression artistique. Normal peut-être aussi, donc, qu'il y ait une grande tentative du musical dans les séries TV. Déjà, certaines séries sont des réservoirs à tubes, carrément, nous abreuvant de chansons pop. Les créateurs de séries à succès, génies de l'écriture, y sont naturellement poussés, les programmes de Télé-réalité où l'on chante fleurissent un peu partout (X-Factor, Nouvelle Star… ) et connaissent de remarquables succès d'audience.
Ryan Murphy propose donc ici Glee, soit l'histoire d'un professeur, Will Schuester, du lycée McKinley, remontant la chorale de son lycée, malheureusement dans un bien triste état. A la différence des épisodes musicaux d'autres séries, ou des TV-films de Disney où l'on chante à tout bout de chant, les parties chantées des épisodes auront leur place : soit répétitions, soit castings, soit représentations.  Au moins, ce n'est pas la surcharge, les acteurs et actrices ne se mettent pas à chanter à tout bout de champ. Les pitchs des épisodes se déroulent d'eux-mêmes : dans le premier épisode. recrutement des membres de la chorale, piochés dans les différents “groupes sociaux” constituant la population lycéenne. Dans le second, on pousse les intrigues sentimentales plus avant et on propose un nouveau recrutement, afin d’encore étoffer la chorale.

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Concernant la série, mes sentiments sont, je le regrette, mitigés. Autant à la découverte, j'ai été enchanté, j'ai adoré le Pilote, autant passé le charme de la découverte, au second épisode, j'ai trouvé la série... terriblement convenue et ennuyeuse, finalement. Car c'est là que le bat blesse : côté intrigues et personnages. Glee se déroule dans un lycée, et comme déjà pour Buffy, on part de stéréotypes et de clichés des séries "lycéennes". On retrouve donc les Pom-pom Girls garces et mesquines, les "nazes" souffre-douleur, les sportifs bas de plafond bêtes et méchants, etc... Côté intrigues... On tourne principalement autour de 2 triangles amoureux, celui des élèves, et celui des professeurs. Rachel (absolument craquante et touchante Lea Michele), forme un duo parfait avec Finn. Tout irait mieux dans le meilleur des mondes si Finn n'avait pas déjà une copine, la capitaine des Pom-pom Girls, jalouse, sentant que son couple pourrait être en danger. Côté adultes, Will Schuester commence à être tiraillé entre sa femme Terri (on retrouve ici Jessalyn Gilsig, qui incarnait Mlle Davis dans Boston Public), et une de ses collègues, une professeur un peu toquée, maniaque, mais touchante. Rien que de très banales intrigues, convenues, à se taper la tête contre les murs... Dans un excès de fainéantise achevé, on nous rejouera même un des moments de la scène d'ouverture de l' épisode 2.01 "When She Was Bad" de Buffy, soit la glace sur le nez... Ou est-ce involontaire ? En plus de ces intrigues, du conflit naît l'énergie, je vous le rappelle, et donc Will Schuester se retrouve opposé à la collègue prof d'EPS. Malheureusement, certains personnages occupent une fonction purement pratique, et ne sont qu'ébauchés. On ne les connaît pas ! Pour la chorale, on voit qui a la vedette, c'est le couple Rachel-Finn, autour d'eux, on a une grosse noire, un geek en fauteuil roulant, une asiatique, mais ces personnages n'auront quasiment pas de scènes pour eux.

Donc, pour résumer et au final, j'ai été déçu du manque de présentation de certains personnages et de la navrante banalité des intrigues, soit le fond. Mais la forme, la façon d'accompagner de nombreuses scènes de "choristes" est fort originale, et emballante, de même que le côté coloré de la série. Et dès qu'arrivent les moments chantés-dansés, mon dieu, il y a de quoi être littéralement conquis... Sans compter que les personnages principaux sont emballants au possible, je pense qu'on ne peut pas ne pas craquer pour eux.
Dernière chose, j'ai trouvé épouvantablement pénibles les scènes entre Will et sa femme, mais j'ai compris leur utilité ce matin. En fait, Will est prisonnier du "rêve américain", de cet idéal social qu'on nous demande d'atteindre : avoir une femme, des enfants, une maison. Dès qu'il est chez lui en face de sa femme, Will est terriblement mal à l'aise, et le spectateur avec lui. Car il ne sait plus comment dire à sa femme qu'il ne l'aime plus. Alors que ces scènes chez lui doivent incarner un certain bonheur, on reste de marbre. Donc, mine de rien, il y a derrière Glee et la comédie musicale, emballage détonnant, un certain propos, sérieux, si l'on y réfléchit : nous vivons dans un monde d'apparences qui ne font cacher que la misère du cœur humain. Et la musique et la danse permettent d'accéder à une certaine vérité, et sont peut-être même, finalement, le plus important. Après tout, que serait notre univers, et l'univers des séries, sans musique et sans chansons ?

Je continuerai bien sûr à suivre la série, bien sûr, elle est tout de même formidable, et c’est un “coup de cœur”, malgré ses défauts : on tient là un beau successeur, dans un genre à la fois proche et différent, à certaines séries de Whedon (Buffy pour le côté teen drama) et David E. Kelley (ah, la fantaisie débridée d' Ally McBeal). Mais quel dommage que l'on tombe dans de telles facilités, même si ce n'est pas le plus important, au niveau des intrigues...

Une note dédiée à Cybellah et Emilie D. Elles se reconnaitront…

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jeudi, 21 octobre 2010

Conviction : Premières impressions...

Conviction 1.jpgRécemment, j’avais commandé chez CDiscount le coffret de cette courte série créée par Dick Wolf, annulée au bout de 13 numéros. La série, qui n’avait pas convaincu lors de sa diffusion les Américains, et restée je crois inédite en France de toute diffusion, n’a pas davantage convaincu en DVD, puisque les coffrets sont soldés pour une bouchée de pain; Alors qu’en est-il de cette série ?

Hé bien d’abord, il faut rappeler qui est Dick Wolf, et d’où il vient. Dick Wolf est un de ces producteurs de télévision aux doigts d’or, qui a percé lors de la décennie des 90’s, et qui aligne quelques belles réussites : Law and Order, série accumulant 20 saisons, et ses deux séries-satellites, Law and Order : Special Victims Unit, et Law and Order : Criminal Intent. Des séries très populaires et très regardées. Bien sûr, il y a quelques échecs dans sa carrière, mais ce genre de choses est arrivé à d’autres, même les plus brillants, et est inévitable. Conviction en fait malheureusement partie.

Sur le papier, la série avait quelques atouts : un casting aguicheur fait de certains visages connus du petit écran, comme Julianne Nicholson (vue dans Ally McBeal), Eric Balfour (vu entre autres dans le Pilote de Buffy, the Vampire-Slayer, 24 ou encore Six Feet Under), J. August Richard (le Gunn de Angel), ou encore Milena Govich, que l’on reverra dans Law and Order dans le rôle d’une inspectrice de police. Et puis également, vu que nous sommes dans un univers partagé (toutes les séries de Dick Wolf sont censées se dérouler dans le même univers fictionnel), la présence de Stephanie March, qui reprend son rôle de la Procureure Alexandra Cabot, personnage régulier de Law and Order : Special Victims Unit. Même si son personnage a peu d’importance, et qu’on la verra peu.

Conviction 3.jpgAlors de quoi ça parle ? Hé bien plutôt qu’un lien avec Law and Order : Special Victims Unit, la série me semble surtout être une excroissance de Law and Order quant au fait d’expliquer le fonctionnement de la justice américaine au grand public. Si j’ai bien compris, il y a tellement d’affaires qui occupent la justice américaine qu’un procureur seul ne pourrait s’en sortir, et chacun a donc des “lieutenants”, des personnes chargées de le représenter, ayant la même autorité judiciaire que lui, des Assistants du Procureur. La série se propose de suivre plusieurs d’entre eux travaillant dans le même bureau, et ayant le point commun d’être assez “jeunes”. On a donc une série “bâtarde” qui oscille entre plusieurs sous-genres : la série judiciaire, bien sûr, et la série où l’on suit des jeunes dans un nouveau domaine, comme dans Grey’s Anatomy, Urgences avant elle avec le personnage de Carter, les Bleus dans la police, ect. Du coup, ben… Il y a des scènes attendues concernant la naïveté des personnages dans leur nouveau métier, et on suit les affaires de coeur et les histoires d’amour des uns et des autres, au milieu des intrigues des épisodes. Côté histoires judiciaires, tous les thèmes classiques sont remâchés, rabattus, des thèmes qu’on a vus cent fois, mille fois ailleurs : la femme battue, le dealer ou la famille qui se retrouve dans la panade à cause d’un membre dealer, viol, vol, meurtre, etc… La série propose quasiment pas, “Dick Wolf’s touch” oblige, de caractère feuilletonnant. On a donc l’impression de regarder une série dérivée de The Practice, une des séries judiciaires de David E. Kelley, mais sans d’évolution notable dans les personnages, tout au plus dans certaines histoires de coeur. Mais côté “procureur”, donc, plutôt que côté “avocat”. Et puis il y a Christina Finn. Personnage interprété par Julianne Nicholson, qui cherche en vain l’amoooooouuuuurrrrr… Qui court d’une tentative à l’autre, essayant de séduire, ou qu’on essaie tant bien que mal de caser, parce qu’arrive la trentaine, et qu’à 30 ans faut pas se retrouver tout seul. Son personnage semble être un copier / coller de celui d’Ally McBeal, le côté “faitaisie” / “folie douce” en moins.

Donc, pour résumer, Conviction, c’est une série sympathique, mais loin d’être indispensable. Une série dans le genre de celles qu’écrivait David E. Kelley, sans être aussi drôle, ou brillante. Pas de plaidoiries flamboyantes, ce n’est pas le but, et pas de réflexion de fond sur des aspects de la société américaine, comme dans Law and Order.

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